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Étude longitudinale de la dépression pendant les transitions scolaires scolaires

Étude longitudinale de la dépression pendant les transitions scolaires : contribution des facteurs personnels, familiaux et scolaires dans les contextes de la transition primaire-secondaire et secondaire-collégial

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Résumé

 

Cette vaste étude longitudinale d’une durée de neuf années examine, à partir d’un échantillon de convenance, des facteurs personnels, familiaux, sociaux et scolaires associés à l’émergence de la dépression pendant les transitions primaire-secondaire et secondaire collégial.

 

Transition primaire-secondaire

 

Les résultats de cette étude démontrent que les filles deviennent plus dépressives entre la 1ère et la 2e secondaire et qu’une différence entre les sexes apparaît dès la 1ère secondaire, alors qu’il n’y a pas de changement présent dans le temps chez les garçons. Cependant, chez ces derniers, les changements pubertaires sont corrélés aux changements sur la dépression. Ainsi, peu de garçons deviennent dépressifs et leur puberté varie moins que celle des filles, mais lorsque leurs symptômes dépressifs augmentent, cela est relié aux changements pubertaires. De plus, la relation entre les changements au niveau de la puberté et ceux dans les symptômes de dépression sont médiatisés par les changements sur la délinquance criminelle.

 

Entre la 6e année et la 1ère secondaire, ce sont surtout les variables reliées à la perception négative de l’enseignant qui médiatisent les facteurs de risque autant personnels, familiaux que sociaux pour les filles. Chez les garçons, c’est leur perception de l’environnement de la classe, principalement leur sentiment d’affiliation avec leurs pairs et la perception de règlements clairs qui médiatisent les facteurs de risque autant personnels que représentent les comportements délinquants, le statut pubertaire et l’image corporelle négative, l’attitude négative envers l’école, les facteurs familiaux tels que la faible cohésion familiale ou les facteurs sociaux tels que l’intimidation.

 

Entre le primaire et la 2e année du secondaire, les résultats montrent que pour les filles, les facteurs de risques liés à une faible estime de soi et à la présence d’une faible cohésion dans l’environnement familial se voient exclusivement médiatisés par les variables scolaires concomitantes à la mesure de dépression post-transition, soit l’environnement de classe en général et plus spécifiquement à l’affiliation aux pairs dans le cas particulier de la cohésion familiale.  Par contre, les variables d’image corporelle, de délinquance et du nombre d’enfants dans la famille cumuleraient deux types d’effet médiateurs. L’effet de ces facteurs de risque pré-transition serait médiatisé, tant par des facteurs scolaires post-transition concomitants à la dépression que par les changements survenus pendant la transition dans la perception de ces facteurs.  Ainsi, l’effet de l’image corporelle sur la dépression post-transition se voit médiatisé de façon concomitante par le sentiment d’affiliation mais également par les changements survenus pendant la transition dans la perception par l’enseignant des comportements agressifs de l’adolescente.  La mesure de délinquance, quant à elle, se voit également médiatisée par les mesures d’environnement de classe global et d’affiliation concomitantes à la mesure de dépression post-transition, mais également par le changement perçu par l’adolescente au niveau du soutien reçu de l’enseignant.  Finalement pour les filles, l’impact du nombre d’enfants dans la famille mesuré en pré-transition se voit médiatisé à la fois par le changement perçu par l’adolescente dans le soutien reçu en classe de son enseignant, que par l’environnement global de la classe en post-transition directement.  Les résultats pour les garçons révèlent qu’un changement dans la perception de l’environnement global de la classe, plus spécifiquement de la clarté des règlements médiatiserait la relation entre la délinquance mesurée en pré-transition et la dépression post-transition.

 

Transition secondaire-collégial

 

Cette étude visait à identifier de quelle façon les facteurs scolaires pouvaient interagir avec les facteurs personnels, familiaux et sociaux pour protéger les jeunes vulnérables à l'émergence de symptômes dépressifs pendant la transition secondaire-collégial. L'étude est la 3e et dernière phase d'un programme CRSH 2003-12. Le nombre initial de participants était de 500 au temps initial (2003) et de 247 au dernier temps, soit au temps 9 (2012); la majorité d'entre eux (57.5%) étant inscrits au secteur pré-universitaire collégial. Contrairement à ce qui a été constaté dans les études antérieures, une fois atteint le début de l'âge adulte, soit aux alentours de 18-19 ans, nous avons observé une prévalence similaire de symptômes dépressifs chez les garçons et les filles. Les analyses à partir d'un modèle d'équations structurelles ont révélé qu'à la différence des résultats obtenus pendant les études secondaires, une fois au collégial, ce sont les difficultés personnelles davantage que les facteurs familiaux qui prédisent le plus fortement la dépression et l'adaptation au collégial, ceci autant en 1ère qu'en 2e année collégial. Les difficultés personnelles telles qu'une image corporelle négative, une faible estime de soi, l'adoption de distorsions cognitives associées à la réussite et à la dépendance aux autres, des buts personnels ainsi qu'une identité professionnelle peu définis constituent les variables observés qui se regroupent pour former le facteur latent «difficultés personnelles». Les symptômes dépressifs antérieurs, soit en 5e secondaire, prédisent la présence successive de symptômes. Également, la présence de troubles extériorisés et d'apprentissage, tels que perçus par l'enseignant en 5e secondaire, prédit un faible rendement scolaire ainsi que la présence de symptômes dépressifs en 5e secondaire. Ces résultats ont fait l'objet de plusieurs communications scientifiques et sont actuellement dans le processus de publication d'ouvrages, chapitres et articles scientifiques et professionnels.

 

 

 

Diane Marcotte, D., UQAM; co-chercheur : Laurier Fortin, Université de Sherbrooke

 

Commission scolaire de la Riveraine, Commission scolaire des Patriotes

 

CRSH 2003-12

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